Yawm qutila al-za'îm

«Il est incroyable que l'amour puisse perdurer dans un contexte de corruption omniprésente. Cette toile de fond délabrée, aurait-elle été le résultat d'un bombardement aérien ? Et des tas de déchets gisent dans les coins, veillant sur les amants. Bonjour à vous, entassés dans les bus, vos visages émergent derrière le verre brisé tel des prisonniers lors d'une visite. Le pont est encombré de passants. Ceux qui marchent à toute vitesse dévorent des sandwichs de fèves avec voracité, sans même prendre le temps de les savourer.» Naguib Mahfouz aborde souvent les conséquences de l'ouverture économique sur la société égyptienne dans ses œuvres, et cette roman en est un exemple. Il raconte l'histoire de la famille de « Muhtashimi Zayed », un homme appartenant à la génération de la Révolution de 1919, qui passe sa vieillesse seul chez lui, écoutant le Coran, des chansons et les nouvelles, tout en ressentant la douleur qui vient du fond de son être face à l'état de sa famille. Cette dernière est composée de son fils « Fawaz » et de sa femme « Hanaa », qui passent leur vie entre un emploi gouvernemental le matin et un travail dans le secteur privé l'après-midi, afin de faire face aux nécessités de la vie et à la flambée des prix. Leur fils « Alwan », qui ne voit presque jamais ses parents, trouve en son grand-père un compagnon de solitude. Il vit une histoire d'amour avec sa collègue de travail « Randa Suleiman », partageant les souffrances de la génération des années soixante-dix. Cette détresse atteint son paroxysme, poussant Alwan à tuer son directeur « Anwar Allam » le 6 octobre 1981.