Ahlâm Moultabissa

Je sais, mon ami, que je ne vivrai pas jusqu'à cent ans, et cela m'est égal. Je peux mourir, comme le reste de la création de Dieu, à tout moment, pour n'importe quelle raison. Mais avant cela, ne serait-ce que comme un fantasme, il m'est permis de rêver et de vivre sous les traits du héros de mon roman dans un autre Maroc, un Maroc plus beau, plus juste, plus prospère, plus démocratique et plus libre. Je ne tombe pas sur un seul citoyen mendiant, nettoyant ses chaussures ou songeant à émigrer.