Tarmî bi sharar

Les maisons du «quartier Al-Hofra», ou «rue du Feu» comme l’appellent certains de ses habitants, vues depuis le palais, ou «le Paradis», semblent être des silhouettes courbées en une posture de prière permanente, à qui l’on n’a jamais permis de redresser la tête. Ce ne sont pas seulement les maisons, mais aussi les habitants de ce quartier qui ont fini par aspirer à entrer dans ce «paradis», sans se rendre compte qu’ils se précipitaient vers une servitude encore plus impitoyable que leur pauvreté, dans des pièges dont ils ne pourraient s’échapper qu’après que toutes les essences de vie aient été extraites de leurs corps et de leur dignité, pour ensuite être jetés comme des déchets. Tariq Fadel faisait partie de ceux que leur destin a menés à l’intérieur du palais, sur recommandation de son ami Issa Al-Ridini. Avec leur autre ami, Osama, ils sont devenus les trois figures les plus mémorables du quartier Al-Hofra, parmi ceux qui ont gravi les échelons de la richesse pour ensuite chuter de haut… Et leur chute fut retentissante. C’est, en toute simplicité, un roman sur la chute… vers le bas, bien sûr, car «chuter vers le haut est impossible», comme le dit le narrateur.