Le mot du libraire
En 1900, Pierre Loti décide de parcourir l'Iran. Son but : atteindre la mer Caspienne en passant par Chiraz, Ispahan et Téhéran. Le voyage est difficile parfois éprouvant mais l'écrivain ne cache jamais sa profonde admiration pour la civilisation iranienne qu'il rencontre dans la beauté des villes en opposition à l'aridité des hauts plateaux. Comme beaucoup de ses contemporains, Loti cherche en Orient une civilisation pas encore "altérée" par la société industrielle déjà à l'œuvre en Europe. Ainsi il sera comblé par Ispahan ou Chiraz mais déçu par Téhéran la moderne. Un texte remarquable et quelle écriture ! ANTAR
Description
Parti de la côte persique le 17 avril 1900, en compagnie d'un guide, de quatre muletiers, de deux domestiques persans et de son serviteur français, Loti, à dos de cheval, atteint d'abord Chiraz, où il s'arrête une semaine ; à Ispahan, où il arrive le 12 mai, il ne trouve place dans aucun caravansérail, ni dans aucune maison, car les Musulmans ne veulent pas de lui, chrétien ; finalement le prince D..., consul de Russie, l'héberge dans sa maison, et le présente au frère du Chah, vizir d'Ispahan et d'irak. D'Ispahan il continue sa route vers le nord, en voiture cette fois ; il passe par Kashan et s'arrête à Téhéran, trop européanisée à son goût, où le Grand Vizir offre un dîner en son honneur. Le 6 juin, enfin, il touche les bords de la Caspienne, où il s'embarquera pour Bakou. Loti décrit en détail les pays qu'il traverse, avec cette facilité de plume et cette vivacité de couleurs qui ont fait sa célébrité : depuis le désert jusqu'à la région des hauts plateaux en passant par le célèbre site de Persépolis. Comme toujours chez Loti, les femmes occupent dans ce paysage insolite une place importante : il les cherche et les rencontre partout. Vers Ispahan est indiscutablement un des plus beaux livres de Pierre Loti, celui où il accède au sommet de son art, un pur enchantement. Sa description de la Mosquée bleue est à cet égard un morceau de bravoure.